Comment fonctionne l’édition à compte d’auteur ?

 
Edition à compte d’auteur : pourquoi tant de haine ?

L’édition à compte d’auteur a généralement mauvaise presse car on considère souvent qu’elle ne sert qu’à publier des auteurs trop mauvais pour trouver un éditeur. Je ne partage pas cette idée et j’y reviendrai plus tard mais cette opinion tient au fait que l’éditeur à compte d’auteur ne se préoccupe pas du potentiel de vente d’un livre ; il s’intéresse principalement à la capacité de l’auteur à financer la création de sa publication.

En effet, dans ce modèle, l’éditeur demande à l’auteur de participer très largement voire intégralement (quand ce n’est pas plus, chez certains prestataires abusifs) au financement de la fabrication et de la diffusion de l’oeuvre. Cela peut prendre diverses formes : le paiement d’une somme forfaitaire, la souscription de services divers (correction, maquettage, relations presse, etc), l’achat d’un certain nombre d’exemplaires… Les possibilités sont nombreuses.

Dans le système de l’édition à compte d’auteur, la principale donnée à intégrer est que l’éditeur n’est pas vraiment un éditeur. Il s’agit d’un prestataire de services. Or comme dans tous les domaines, il y en a des bons et des beaucoup moins bons. Ainsi, beaucoup d’auteurs sont déçus par les prestations réelles, notamment en ce qui concerne la diffusion. Sauf exception (mais je n’en connais aucune), vous ne verrez jamais un livre à compte d’auteur en vitrine dans une gare SNCF !

 
Edition à compte d’auteur : attention aux contrats !

L’autre difficulté de l’édition à compte d’auteur tient aux clauses souvent abusives des contrats. En effet, puisque l’éditeur n’est plus qu’un prestataire, il n’y a pas vraiment de raison de lui céder des droits d’exploitation ni un gros pourcentage sur le produit des ventes… mais c’est pourtant souvent le cas.

Par ailleurs, certains prestataires sont tellement nuls qu’ils ne procèdent à aucune relecture du livre et le font imprimer chez des imprimeurs bas-de-gamme tout en proposant un prix de vente très élevé pour augmenter leurs bénéfices. La plus grande vigilance est donc recommandée si l’édition à compte d’auteur vous tente.

Enfin, d’un point de vue entrepreneurial, l’édition à compte d’auteur est un sacré pari. Par exemple, si vous payez votre prestation 3000€ pour un livre vendu à 15€ hors taxe avec 10% de droits d’auteur, il vous faudra vendre 2000 exemplaires rien que pour rentrer dans vos frais ! Et croyez-moi, si vendre 2000 exemplaires n’est pas donné à tout le monde, vendre 2000 exemplaires dans un délai raisonnable est encore plus rare…

Mais entre l’édition à compte d’auteur et l’édition à compte d’éditeur, il existe une troisième voie. Si vous ne parvenez à trouver un éditeur traditionnel pour votre projet et que vous considérez que l’édition à compte d’auteur est trop éloignée de vos objectifs, rien n’est perdu. L’auto-édition ou édition indépendante n’est pas encore très « mainstream » en France mais les auteurs anglophones pavent la route en fournissant un travail de qualité et des modèles économiques efficaces.

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