L’exploitation d’une notoriété déjà constituée
Une idée retenue par de nombreux éditeurs désireux d’exploiter l’univers numérique pour vendre plus de livres est l’exploitation de la notoriété établie de certains auteurs actifs sur Internet ou d’utiliser des « influenceurs web » comme prescripteurs. Malheureusement, la méthode est peu féconde : une blogueuse classée n°1 sur Wikio (un classement de référence des influenceurs) a elle-même publié des nouvelles abondamment publicisées pour un résultat de … 15 ventes au format numérique.
Ce décalage s’explique probablement par le fait que les blogueurs connus le sont en raison de thématiques souvent en décalage avec l’objet de leurs livres : une blogueuse mode et beauté qui publie des nouvelles rompt totalement la logique marché/produit donc son infortune éditoriale s’explique par les règles élémentaires du marketing.
En revanche, il n’est pas inutile de promouvoir un auteur plutôt qu’un livre, surtout si l’auteur produit plusieurs ouvrages ou qu’il s’exprime sur différents supports : les lecteurs achètent autant un contenu qu’un style ou un auteur donc il peut être utile de créer un personnage et d’exploiter cette image plutôt que simplement un contenu, tant que l’ouvrage édité est en adéquation avec le personnage créé.
Ainsi de la youtubeuse Sissy Mua, spécialisée dans le fitness, qui a publié son Fitness Body Book chez Solar en mars 2017, classé depuis dans le top 100 des ventes de livres sur Amazon et n°1 dans les rubriques « sport » et « musculation » plus d’un mois après sa sortie.
La constitution de l’auteur en marque médiatique
Dès lors, l’auteur devient sa propre marque éditoriale, qui pour entretenir la fascination et enchanter le lecteur doit se voir comme un média : face à la masse d’informations dont disposent les consommateurs, il doit produire et distribuer sa propre information. Pour mener à bien cette mission, il peut choisir entre de multiples typologies de contenus car le nombre et le format des médias ont explosé.
Auparavant coexistaient la presse, la télévision et la radio ; aujourd’hui s’y ajoutent les vidéos, les bannières, les pop-ups, les insertions dans le fil d’actualités de Facebook, les jeux, les sondages…
Le choix du format pour communiquer est devenu très important et doit donc s’adapter à la cible visée. L’auteur de manuels juridiques de vulgarisation à destination des étudiants en droit n’aura donc pas la même stratégie que le consultant en ressources humaines qui s’adresse à un public de professionnels.
Ainsi, alors que Facebook est utile pour adresser une cible plutôt jeune (en particuliers les 18-29 ans), la plateforme Linkedin concentre des profils plus âgés aux revenus importants (notamment les 30-49 ans de type cadres ou dirigeants d’entreprise).
Le choix du support n’est donc pas neutre et une présence active sur les réseaux sociaux doit s’inscrire dans une démarche réfléchie. Le profil des utilisateurs des différentes plateformes mérite en effet de procéder à un discours de fond adapté en termes de cibles : type de contenu, offre sur mesure, style, ton, fréquence de publication, etc.
N’oubliez pas la règle de base : il faut parler la langue de votre interlocuteur !