Edition traditionnelle : des chiffres et des lettres
L’édition traditionnelle fait référence à « l’édition classique », c’est à dire l’édition à compte d’éditeur.
Dans ce modèle, c’est l’éditeur qui prend le risque financier de l’édition. En contrepartie, l’auteur lui cède les droits d’exploitation de son oeuvre, ce qui lui permet d’être ensuite rémunéré en droits d’auteurs, fixés autour de 10% du prix de vente (hors taxes) du livre.
Ne vous offusquez pas de ce chiffre !
Si l’auteur n’encaisse que 10% du prix de vente, ça ne veut pas dire que l’éditeur empoche les 90% restants, bien loin de là. Cela surprend souvent les néophytes, mais l’argent va principalement dans les caisses du diffuseur (qui gère les commandes chez les libraires) et du distributeur (qui gère la logistique pour acheminer les exemplaires chez les libraires).
Ainsi, quand vous achetez un livre à la Fnac, c’est bien souvent plus de 60% du prix de vente qui n’ira pas dans les caisses de l’éditeur…
Un rapide calcul vous laisse comprendre qu’il reste environ 25% du prix à l’éditeur (car il faut aussi enlever la TVA du livre) alors que c’est lui qui prend le risque financier à la base. Et ces 25% sont encore loin d’être des bénéfices purs et durs puisqu’il faut rémunérer tout le staff impliqué dans la fabrication du livre : assistant d’édition, correcteur, graphiste, maquettiste, imprimeur…
On est donc loin d’un modèle économique facile et le métier d’éditeur n’est pas un métier simple.
Le fonctionnement de l’édition à compte d’éditeur
Concernant la procédure d’édition proprement dite, l’éditeur sélectionne les manuscrits (ou « tapuscrits », depuis qu’on n’écrit plus trop à la main) qu’il reçoit ou qu’il sollicite puis propose éventuellement des modifications, les fait corriger, mettre en forme, etc.
Il transmet ensuite la maquette à un imprimeur et coordonne le parcours de « la chaîne du livre » (fabrication, diffusion, distribution, promotion…), ce qui implique une projection budgétaire entre les dépenses à faire et les gains espérés. Il s’agit bien d’une entreprise, pas d’une organisation philanthropique !
Nota bene : d’un point de vue juridique, le contrat d’édition n’est considéré comme tel que si l’édition du livre est un investissement propre de l’éditeur (celui-ci doit assumer intégralement le risque financier de l’opération).
Dans le cas contraire, c’est à dire si l’auteur est tenu de participer financièrement d’une quelconque façon, le contrat d’édition n’en est plus un, ce qui signifie que la cession des droits est nulle et que la rémunération de l’auteur n’est pas faite en droits d’auteur (ce qui n’est pas un détail lorsqu’il s’agit de faire sa déclaration fiscale et de bénéficier du système social).
Le cas échéant, il ne s’agit donc plus d’édition à compte d’éditeur mais d’édition à compte d’auteur.
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