Les arguments des promoteurs du business des e-books ?
OK, je reformule ce type d’argumentaire de mon point de vue :
- Vous pouvez écrire de la daube ; l’important, c’est de la vendre.
- Vous pouvez refourguer un texte non formaté ; l’élégance, c’est surfait.
- Vous n’avez pas besoin de vous former ; on s’en fout de la qualité.
Tout de suite, c’est moins sexy.
Sur l’écriture même, ça ne vaut même pas le temps de s’étendre. Les méthodes qui vous proposent de mouliner du copier/coller et du Google Translate sont une chimère ; ça prend autant de temps d’écrire un texte à partir de rien que de recomposer un texte « propre » à partir d’un traducteur défectueux. Comment je le sais ? On ne va pas se mentir : parce que j’ai essayé… et ça ne m’a pas mené bien loin.
Sur la question de l’élégance, il s’agit sans doute d’une question d’appréciation personnelle mais acheter un e-book qui est en fait un document Word tout pourri que son auteur n’a même pas pris la peine de formater convenablement a de quoi foutre en rogne. Et en général, le fond ne vaut pas beaucoup mieux que la forme dans ce type de situation…
Quant à la formation, je suis bien désolé de vous le dire mais vous n’avez pas vraiment le choix. Si vous voulez devenir mécanicien, vous devez apprendre la mécanique (ou fournir un travail de merde). Si vous voulez devenir animateur, vous devez apprendre l’animation (ou fournir un travail de merde). Si vous voulez devenir éditeur, vous devez apprendre l’édition (ou fournir un travail de merde).
Mais revenons à l’argument-clé des vendeurs d’e-books sur les e-books…
Gagner plein de fric en ne vendant que des e-books ?
Le numérique est un outil exceptionnel qui révolutionne de nombreux secteurs industriels, dont celui de l’édition, et les chiffres sont là pour le prouver. Ainsi, en 2013, la vente de livres en ligne a généré plus de bénéfices que la vente physique et la tendance ne fait que s’accroître.
Mais il ne faut pas non plus lire ce qui n’est pas écrit ; on parle ici de la vente (la distribution du livre) et non du produit (le format du livre). D’autant plus que le marché du livre physique est en hausse de 2% en 2015 alors que le format numérique connaît une baisse de régime. Selon une enquête Opinon Way, le nombre de lecteurs d’e-books a effectivement augmenté pendant cette année mais le nombre de livres achetés par personne et le montant dépensé sont en baisse.
Conclusion : vous pouvez miser sur les réseaux de distribution en ligne mais vous ne devez pas négliger le bon vieux livre en papier.
A titre illustratif, deux exemples faciles (qui n’ont rien à voir entre eux)…
- Aux Etats-Unis, les ventes de livres numériques représente 25% du business contre 75% pour le papier.
- Moi-même : en fonction des mois, les e-books représentent 20% à 35% de l’ensemble de mes ventes.
Cela ne signifie pas que vous devez oublier vos projets d’édition numérique, car il serait dommage de vous priver de revenus supplémentaires. Mais si vous ne publiez que des e-books, dites-vous bien que vous pourriez peut-être tripler vos ventes en faisant l’effort de vous former pour publier vos ouvrages au format papier.
2 commentaires sur « Pourquoi vous devez éditer vos livres au format papier (ou pourquoi l’édition en pure player numérique vous fait perdre de l’argent) »